Les origines du Kinbaku en quelques lignes
Les origines du Kinbaku remontent au Japon féodal. Dans ce pays, la corde a une symbolique très forte, attacher est un geste présent dans la vie quotidienne.
Shibari signifie « attacher, lier » tandis qu’on parle de Kinbaku pour évoquer le fait « d’attacher de façon serrée » une personne.
Un art martial
Les origines du Kinbaku descendent de l’art martial Hojo-Justu. C’est une méthode de capture et de torture des prisonniers dont les techniques varient selon le rang de ce dernier et répondent à des critères précis. Cet art est lui-même vieux d’au moins un millénaire.
C’est durant l’ère Edo que les techniques de torture se développent. On attache le coupable de façon à ce que ligotage traduise son crime. La corde est considérée comme le châtiment le plus terrible. Un prisonnier est attaché ou suspendu jusqu’à ce que mort s’ensuive.
Une erreur dans le ligotage conduit à un vice de forme. On porte une attention particulière à l’esthétique et à la technique. Le prisonnier est attaché de façon sûre et contraignante mais sans nœud (celui-ci est considéré comme infamant).
Les Samouraïs ne sont pas attachés car ils ont trop d’honneur pour fuir une fois capturés.
Les ligotages nécessitent une bonne compréhension de l’anatomie humaine. Ceci permet d’obtenir des effets différents : diminution de la force, pression sur les vaisseaux sanguins ou nerfs pour engourdir ou paralyser temporairement.
Qui influence d’autres arts
Dans les années 1900, le théâtre Kabuki utilise des bondages pour reproduire les scènes de bataille. Pour cela, il faut adapter les ligotages de manière à les rendre moins dangereux au niveau du positionnement des cordes.
L’imaginaire érotique Japonais se développe des représentations de shunga (gravures et estampes érotiques). Dans ces dernières figurent la présence de cordes et de personnages entravés, de geishas décoiffées, contraintes et dénudées.
Un artiste majeur depuis les origines du Kinbaku
En 1900, l’artiste Ito Seiu, illustrateur et photographe popularise le Kinbaku en reprenant les estampes traditionnelles de ligotages pour les appliquer à son épouse. Plus jeune, il assiste une représentation de théâtre qui le marque fortement.
Les photographies qu’il prend sont une étape préalable à ses illustrations. De ligotages minimalistes, il travaille ensuite des compositions plus élaborées. Il pousse les expériences sensorielles comme par exemple, faire marcher sa femme attachée dans la neige ou encore l’asperger d’eau froide. Il la contraint fortement et longuement. En résulte une œuvre sulfureuse et le premier livre de Kinbaku. Ito Seiu est considéré comme le père fondateur du Kinbaku.
Les premières revues érotique et SM
Dans les années 50, le magazine Kitan Club propose des histoires érotiques. Ces histoires se basent sur la torture, la contrainte, l’abus et le sexe. Des attacheurs et modèles sont invités afin d’illustrer les récits par des mises en scènes de Kinbaku travaillées.
Tout ceci permet une diffusion de l’art du Kinbaku au travers des différents continents. Il est notamment utilisé dans le BDSM donc la 1ère lettre de l’acronyme signifie Bondage. Le bondage est alors utilisé comme pratique contraignante ou comme art de performance (souvent dans un style rapide, visuel et dynamique).
Et de nos jours ?
En 2018 il existe plusieurs approches du Kinbaku. Cette appellation est plutôt utilisée par les puristes du style traditionnel Japonais (érotique et contraignant). Les pratiquants qui choisissent une approche moins sensuelle et plus aseptisée en terme d’échange de pouvoir et souffrance préfèrent le terme shibari. Enfin, le mot bondage fait plutôt référence à une contrainte où la corde n’est pas le seul outil et sans philosophie particulière (par exemple, le bondage américain).
(sources: Wikipédia et recherches personnelles)